mardi 5 octobre 2010

Compte-rendu de la réunion des conseils de quartier du 4 octobre

Convoqués dans l'urgence, un débat intéressant sur la proposition de réglementation des terrasses et étalages de Paris.

A ma droite les résidents du quartier souvent âgés. Il faut dire qu’ils sont là depuis 30 ou 40 ans mais pas seuls. Ils sont épaulés par les défenseurs des droits des piétons et de la libre circulation sur les trottoirs, notamment une association « Quartier Latin passionnément » à la pointe du combat. Ils militent pour le simple respect de la procédure actuelle : laisser les 2/3 du trottoir aux piétons et partout au moins 1,80 m au piéton et non 1,60m seulement comme le propose le projet, interdire le maintien des équipements provisoires occupant les trottoirs la nuit, au total c’est une vingtaine de revendications qu’ils présentent pour défendre résidents et piétons. Des militants associatifs armés de leur mètre revenaient justement de mesurer les espaces publics place de la Contrescarpe et dans les rues avoisinant la Mairie. La plupart des établissements étaient en infraction, ne laissant parfois que 70 cm de trottoir libre pour une voiture d’enfant ou un fauteuil d’handicapé ! Dressez contravention a demandé la salle : le représentant du commissaire annonce le tarif : c’est 35 €. Vite amorti aux prix du petit crème dans le quartier. C'est peut-être par là qu'il faudrait commencer par agir mais comme le souligne le projet il faut une modification législative pour augmenter les contraventions. Les villes ne sont pas maîtres des contraventions sur la voie publique qui sont pourtant un élément majeur de la politique de la ville !

A ma gauche, moins nombreux, quelques représentants des commerçants et des entreprises font valoir le droit à travailler et le maintien nécessaire des activités. Ils dénoncent eux aussi ces agissements qui ne peuvent être que le fait de brebis galeuses heureusement en petit nombre affirment-ils. La proposition de la Ville de Paris n’a pas l’air de leur déplaire. Elle va plutôt dans leur sens et devrait favoriser leurs activités. Le quartier ne peut pas être un musée. Du travail on en veut mais sans bruit, sans nuisances, sans la foule...

Et le maire dans tout cela. Il écoute, écoute beaucoup, ne prend pas la parole. Entre les habitants du quartier et les commerçants son cœur balance. Il ne sait quel parti prendre. Il va réfléchir dit-il, on reprendra contact bientôt, surtout ne froisser personne. Un représentant d’association de défense des piétons lui donne un conseil : l’opinion ne se fait plus dans les cafés, les auvergnats ont disparu remplacés par des franchisés qui n’habitent pas le quartier et surtout n’y votent pas, vous pouvez faire respecter la loi. Tiberi remercie de la leçon de politique mais ne semble pas convaincu. Et puis ajoute-t-il, on est à Paris, on ne respecte pas toujours exactement les distances mais il faut savoir être arrangeant. Etre arrangeant avec la loi il s’y connaît. Mais il a une idée pour réconcilier tout le monde taper sur les absents. Lyne Cohen-Solal, au Japon où elle représente Bertrand Delanoë, s’est fait excuser et aucun autre élu ne viendra défendre le projet, hormis un fonctionnaire de la Ville courageux mais un peu timide. Et justement Tiberi de ressortir son antienne préférée : tout cela c’est de la faute de l’adjointe au maire Lyne Cohen-Solal et de taper à bras raccourci sur la conseillère de Paris et l’Hôtel de Ville. Les commerçants pris à contre-pied ne savent que dire : soutenir les socialistes c’est un peu difficile et pourtant, le projet leur plait bien.

A suivre…