lundi 4 mai 2015

Compte rendu des Conseils du 5ème arrondissement du mois de mars 2015 : le public entre en scène ...





  
Florence Berthout, Dominique Tiberi, Hélène Hautval

 
Alexandre Baetche, Jacques Soppelsa




  
Marie Christine Lemardeley, Laurent Audouin, Lyne Cohen Solal





Encore peu souvent évoqué dans les comptes-rendus des Conseils d’arrondissement du Ve, ce ne sont pas seulement les joutes oratoires entre les élus, mais aussi le public qui est particulièrement intéressant à observer. Non pas que votre serviteur se lance dans diverses élucubrations anthropologiques… Mais le mois de mars fut richement doté pour ces observations.


Au premier conseil du mois

Au premier conseil du mois, celui du 02/03/15, assistait un public, coutumier de ces séances, composé de militants de tous bords, mais surtout de quelques groupies UMP et d’un petit nombre de curieux qui écoutaient sagement les débats, certains prenant même des notes. Il faut rappeler que les interventions du public ne sont pas autorisées, mêmes si l’on se remémore avec effarement les débordements du premier conseil, juste après la campagne des municipales, que l’on pouvait imputer aux tiraillements au sein même de l’UMP… 

Les 3 premières délibérations rencontrèrent l’assentiment de tous et ne provoquèrent pas de réaction dans la salle, en revanche l’approbation des cartes stratégiques du bruit proposées par la Ville de Paris et le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) ont été fortement critiqués par Mme la Maire du Ve
En effet, Florence Berthout estimait que cette cartographie remontant à 2007, elle était caduque. Or Mme Marie-Christine Lemardeley et M. Laurent Audoin ont fait valoir qu’il s’agissait bien de cartes actualisées avec des comptages réguliers réalisés entre 2010 et 2013. Si les désaccords portaient sur l’identification des zones bruyantes et leur validité, ils concernaient aussi les méthodes mises en œuvre pour la réduction de ces nuisances. En effet, Mme Berthout préconisait de mettre de l’enrobé sur le périphérique, ce qui réduirait de 2Db le bruit et serait moins coûteux que le projet irréaliste de Mme Kosciusko-Morizet (de couvrir le périphérique : promesse de campagne lors des municipales !) Alors que M. Laurent Audoin précisait que réduire la vitesse autorisée produirait les mêmes effets (sans le coût de l’enrobé !)
Le public, manifestement perdu par l’acuité du propos, ponctuait de discrets soupirs ces échanges techniques.

Un autre point d’achoppement entre la majorité municipale du 5e et ses opposants représentant la majorité municipale de Paris, furent les tarifs de cantine ! En effet, la Ville de Paris a décidé de créer deux tranches supplémentaires pour les foyers dont les revenus sont compris entre 10.000 et 15.000 euros (tranche 9) et pour ceux dont les revenus sont supérieurs à 15.000 euros (tranche 10). Outrée par ce qu’elle appelle de l’iniquité, l’opposition municipale UMP de la Ville de Paris, représentée par Mme Berthout dans le 5e, est allée jusqu’au préfet de région pour obtenir un contrôle de légalité. Dans un 1er temps celui-ci a donné raison à l’opposition car le « prix de revient réel des repas aurait été inférieur au montant qui serait acquitté par les familles payant le tarif le plus élevé », ce qui n’est pas autorisé par le Code de l’éducation. Mme Berthout exultait tandis que le quidam se réjouissait bruyamment. Pour la petite histoire, il s’agit là d’une « victoire » de courte durée puisque la municipalité parisienne a répliqué en expliquant que le prix de revient des repas pour les caisses des écoles ne couvrait pas la totalité du coût pour la ville, puisqu’il fallait y ajouter les charges qu’elle assume directement (personnel, matériel, aménagements d’hygiène et de sécurité et entretien des bâtiments notamment). Le Préfet a dû céder devant ces arguments.
M. Laurent Audoin ne manqua pas d’ironiser sur la mobilisation de Mme Florence Berthout en faveur des tranches 9 et 10 et rappela que le repas serait quand même facturé par la Ville de Paris en intégrant le coût complet décrit ci-dessus.
M. Baetche s’enflamma alors : «c’est amoral et anti républicain !», une rumeur d’approbation parcourut les rangs des aficionados des saillies de M. Baetche, bien que rien ne laissât supposer qu’ils furent concernés par ces nouvelles tranches.
S’en suivirent enfin différents vœux du Conseil du Ve, dont certains déjà à l’étude au niveau de la Mairie de Paris comme put le confirmer Mme Marie-Christine Lemardeley.

Lors du Conseil d'arrondissement du 30 mars 2015

Lors du Conseil d'arrondissement du 30 mars 2015, étaient conviés, cette fois, les représentants des associations sportives, mettant un peu sous l’éteignoir les traditionnelles groupies de M. Baetche ! Avec l’annonce de la candidature de Paris pour les jeux olympiques d’été de 2024 comme point principal à l’ordre du jour, il était logique de mettre à l’honneur l’engagement associatif du monde sportif, convié aussi à boire un verre après le conseil. Du coup, Madame la Maire expédia les débats vite fait !
Elle insista d’abord sur le soutien qu’elle apportait à la candidature de la Ville de Paris pour les J.O d’été 2024 (le C.I.O ayant autorisé les candidatures jointes : Paris et sa Région peuvent candidater ensemble ; c’est toute la métropole qui serait positivement impactée). Madame Florence Berthout souligna l’élan de mobilisation dont ont fait preuve les mouvements sportifs parisiens et franciliens et elle estima qu’il s’agissait d’un bon dossier, porteur et fédérateur (mais qui ne devait pas être dispendieux…) Monsieur Jacques Soppelsa souligna qu’il n’y opposait aucune réserve et qu’il y apportait un « appui viscéral »…
Monsieur Laurent Audoin tempéra un peu cette belle unanimité, craignant le coût et regrettant que les franciliens n’aient pas été davantage consultés. Il déclara que les Verts s’y opposeraient. Madame Florence Berthout lui rétorqua qu’elle comprenait ses réserves. Les Jeux Olympiques sont en effet subordonnés à la réalisation des transports (Grand Paris Express qui ne sera sans doute pas achevé).  Toutefois, la pluralité des équipements (piscine à Aubervilliers, vélodrome prévu à Saint-Quentin, etc.) pourra dynamiser les territoires. 
Mme Marie-Christine Lemardeley intervint pour souligner qu’Anne Hidalgo n’avait accepté ce projet qu’à 3 conditions : respect de l’éthique, nouveau modèle économique, impact environnemental maîtrisé. Avec la perspective de fêter ce nouveau projet autour d’un verre à l’issue du Conseil, la délibération fut peu débattue et rencontra l’adhésion de la majorité des membres du Conseil.

La délibération suivante concernait la rénovation de l’ESPCI (le blog Etienne Dolet a déjà présenté ce projet colossal et remarquable). Monsieur Jacques Soppelsa rendit un vibrant hommage au travail de Mme Marie-Christine Lemardeley et rappela l’ampleur de ce projet de 176 millions d’euros, qui outre la réfection des bâtiments de l’ESPCI, offrira 4000m2 d’espaces verts protégés et libérera 12000m2 pour divers affectations. Toutefois, il s’interrogea avec Mme Berthout sur la délégation de la maîtrise d’ouvrage à l’EPAURIF. Mme Marie-Christine Lemardeley leur démontra au contraire que c’était bien l’ESPCI le maître d’ouvrage et que l’EPAURIF viendrait le seconder par son expertise, ce qui permettra une meilleure réactivité. Elle a aussi proposé que l’architecte présente son projet lors d’une réunion publique le 24/06/2015 à 18h30 (à ne pas manquer !) en mairie du Ve si Mme la Maire le permettait. En effet, Mme Florence Berthout accepta. Cette délibération reçut l’approbation unanime du conseil.

Et l’on passa dare-dare à la délibération suivante, présentée par Mme Hélène Hautval sur le plan vélo, qui, s’il fut sereinement débattu au sein du conseil, suscita un certain nombre de réactions pour le moins inattendues dans le public, était-ce la soif ? Le pot promis qui se faisait attendre ? Un certain groupe de personnes dont l’âge et l’aspect physique permettaient de douter qu’il pratiquât encore ce type de déplacement moqua allègrement les propositions énoncées !

Le Plan vélo 2015-2020 : de quoi s’agit-il ?
Doublement des itinéraires cyclables d'ici 2020 et passage de 5 à 15% de la part du vélo dans les déplacements. Ce plan, sera doté de 150 millions d'euros sur la mandature (environ 100 millions pour l'aménagement de pistes cyclables, 30 pour financer le programme "Paris à 30km/h", notamment la mise à double sens cyclable de l'ensemble des rues, en dehors des grands axes qui seront maintenus à 50km/h, 7 pour le stationnement des vélos et 10 pour l'aide à l'achat de vélos et cyclomoteurs électriques). 
Le réseau principal cyclable s'organisera autour de trois axes (Nord-Sud, Est-Ouest et Stalingrad-Bassin de l'Arsenal), et de trois rocades (celles des Maréchaux, des Fermiers généraux et des Grands Boulevards et boulevard Saint-Germain). Certains de ces axes pourront dessiner un "Réseau express Vélo" avec des aménagements continus et homogènes à double sens (notamment rue de Rivoli et sur les quais hauts de la Seine en rives droite et gauche).
10.000 nouvelles places de stationnement seront créées d'ici 2020 (en plus des quelques 30.000 existantes), et la Ville étudiera en association avec la SNCF, la RATP et le Stif la possibilité d'installer de nouveaux parkings sécurisés "Véligo" dans les gares RER, terminus de tramway et gares de correspondance métro.

Alors que Mme Hautval émettait quelques regrets notamment sur le fait qu’elle aurait souhaité une application plus stricte du code de la route et du port du casque, Mme la Maire du Ve en profita pour rappeler que le projet devait être réaliste et non accidentogène, dénonçant, en particulier, les pistes cyclables à contre-sens de la circulation. M. Soppelsa, porté par la salle, ne pût s’empêcher une allusion à Darry Cowl sur son triporteur entraînant l’hilarité générale… que les moins de 20 ans (moins de 70 ans !) ne peuvent pas comprendre ! 
Retour dans le siècle passé de la salle ! Ma voisine demanda quand on allait revenir aux voitures à bras ?! Un autre, aux voitures à cheval ?! La soif devait les étreindre, on passa au ramassage potentiel des crottins et à toute sorte de plaisanteries vaseuses sur les écologistes et la Gauche soucieuse de l’environnement ! Ah bon ?! La Droite ne vit pas sur la même planète ?

Le calme revint avec la présentation du vœu de Mme Flora Kaloustian, demandant la mise en place d’une traverse (mini bus électrique, permettant l’accessibilité dans les zones mal desservies et dont le relief est plus élevé de l’arrondissement destinée principalement aux personnes âgées ou aux personnes à mobilité réduite). Sans doute le sujet suscitait davantage l’intérêt d’une partie du public… Les représentants du monde associatif sportif, quant à eux, allaient encore devoir patienter avant de boire un coup.
En effet, M. Baetche tenait là un de ses chevaux (!) de bataille, car selon lui, ce projet était déjà budgeté en 1999, mais la Mairie de Paris lui aurait « volé » ses bus prévus dans le Ve, pour les utiliser dans un autre arrondissement, de la couleur politique conforme à la majorité municipale de Paris. Mme Lyne Cohen-Solal dût prendre la parole pour rétablir les faits et indiquer la priorité donnée par la municipalité parisienne aux quartiers les moins bien dotés dans un souci d’équilibrer les territoires. Elle proposa plutôt d’envisager une meilleure articulation entre les lignes de bus déjà existantes, notamment la ligne 85, afin de mieux desservir le quartier du Panthéon et la mairie du Ve en particulier.
Mme Florence Berthout estimant qu’il s’agissait d’un sujet trop important pour être débattu devant un public assoiffé proposa de remettre ce sujet au débat lors d’un conseil de quartier, par exemple.


Encore un dernier petit vœu de la Mairie du Ve, présenté par M. Soppelsa, contre la décision de la DASCO (Direction des Affaires Scolaires) de supprimer les transports en cars pour les sorties scolaires, vœu déjà rendu caduque par le maintien de ces transports et… A votre santé ! On leva la séance et le coude !